Art et Foi

Art et Foi

Le retable de l'Annonciation

Dieu le Père et la colombe, Esprit Saint, Retable d'Yves Corlay XVII Cathédrale Saint Etienne à SAINT-BREIUC

L’annonciation désigne l’annonce faite par l’archange Gabriel à Marie de la conception humaine du Verbe de Dieu, Jésus, dans son sein, par l’action de l’Esprit Saint, ainsi que l’acceptation de Marie. (Luc 1, 26-38).

Dans le retable, Marie, (en bas à gauche du tableau) le regard tourné vers l’archange Gabriel (en haut à droite du tableau) accepte cette demande venue de Dieu qui est, lui, représenté tout en haut du retable. Juste en dessous de Dieu, très discret, une colombe sort de la nuée ; il symbolise l’Esprit Saint. Au centre, le peintre représente Jésus, devenu par sa mort et sa résurrection le Christ.

Reconnu pas ses disciples comme vrai homme et vrai Dieu, le peintre représente Jésus Christ dans son Ascension vers Dieu son Père (Luc 24, 50-51).

Le retable, en partant de cette annonciation, met en image les différents articles du Credo, aussi appelé symbole des apôtres, qui dit la foi des chrétiens en un Dieu Trinitaire, Père, Fils et Esprit Saint à l’origine de la vie de l’Église et de l’Espérance chrétienne en la vie éternelle auprès de Dieu.

Œuvre d’Yves Corlay (1700-1776) le retable se situait avant sa mise en place dans la cathédrale au XIX siècle dans la chapelle d’une communauté religieuse.

Le vitrail du transept Sud

Le vitrail du transept Sud dit vitrail de l’Eucharistie est la plus grande baie proposant une représentation figurative dans la cathédrale de Saint Brieuc.

Toute la baie n’a qu’un seul sujet : L’eucharistie. Ce mot originaire du grec signifie rendre grâce. Les chrétiens ont donné à ce mot un sens particulier puisqu’il désigne le repas qui les réunit autour du pain consacré, appelé hostie.

L’Église à travers ce vitrail rappelle aux baptisés qu’ils sont tous concernés par cette exhortation liturgique : « Heureux les invités au repas du Seigneur voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. »

L’Agneau est représenté au centre de la rosace. C’est un Agneau vainqueur avec sa hampe surmontée d’un fanion blanc et d’une croix, sa tête est entourée d’une auréole trilobée. Tous ces éléments nous indiquent avec certitude que cet agneau symbolise le Christ. C’est à partir de lui que tout découle : il est à la fois la source et le sommet.

Sous la rosace quatre scènes bibliques de l’ancien et du nouveau testament entourent une procession de prélats se dirigeant vers un autel sur lequel une hostie est proposée à leur adoration. Toutes ces scènes nous montrent comment Dieu prend soin de son peuple en lui donnant la nourriture qui le sauve. A découvrir en détail sur place.

Le vitrail du transept Sud date de la seconde partie du 19ème siècle. Il a été entièrement restauré par les monuments historiques en 2011. La verrière mesure environ 60 m2

Agneau de Dieu Vitrail XIX transept sud Cathédrale Saint Etienne à SAINT-BRIEUC
Joueur de luth Buffet orgue XVe Cathédrale Saint Etienne à SAINT-BRIEUC

La musique dans la cathédrale

L’orgue est l’instrument de musique privilégié des lieux de culte. Il est la voix de la cathédrale et il la fait chanter lors des liturgies dominicales. Pour les amateurs de musiques des organistes proposent des concerts d’orgues gratuits le mercredi entre 17h et 18h, chaque été en Juillet et Août.

Le grand orgue de la cathédrale St-Etienne à St Brieuc a été construit en 1848, pratiquement de toutes pièces, par le célèbre facteur français Aristide CAVAILLÉ-COLL, en remplacement d’un autre instrument, plus petit, actuellement à la Roche Derrien. Le buffet, remarquable et classé aux Monuments Historiques, vient d’Angleterre et date de 1540. L’inauguration, le 15 octobre 1848, a été faite par Charles COLLIN et son maître LEFEBURE-WELLY. Il a subi plusieurs restaurations, en 1853 (ainsi que le buffet, frappé par la foudre) et 1873, par CAVAILLÉ-COLL, puis en 1912 (la soufflerie) par Albert PROVOST. La soufflerie a été électrifiée en 1919 et un plein-jeu au récit ajouté en 1942. En 1945 la maison PLEYEL a procédé à une réfection complète apportant, en particulier, la traction électrique des claviers et leur extension. Sérieusement endommagé par le chauffage de l’église, l’orgue a été à nouveau restauré de 1986 à 1988 par Jean RENAUD, facteur à NANTES qui l’a remis dans son état de 1872, tel que l’avait voulu CAVAILLÉ-COLL. L’inauguration a eu lieu les 24 et 25 septembre 1988, par Philippe LEFEBVRE et Paul LECOT.

Détails du buffet d’orgue du XVIe siècle.

Le XX siècle et l'art Contemporain

Accès tour Marie et Chemin de croix Georges Saupique cathédrale Saint Etienne à Saint-Brieuc

(18891961), sculpteur français le plus fréquemment honoré de commande publique entre 1921 et 1961.

Discret ce chemin de croix, comporte 16 stations en granit, qui ont été exécutées en 1958 sous la direction de Georges Saupique par les élèves de son atelier de l’école des beaux-arts à Paris à la fin de la grande restauration du milieu du XXe siècle qui avait permis de retrouver sous 50 cm de terre battu le sol de granit de la cathédrale.

Ce chemin de croix a la particularité de compter 2 stations supplémentaires par rapport au chemin de croix traditionnel. Ainsi ont été ajoutées une première station représentant l’annonciation (placée dans la chapelle du retable de l’annonciation) et une dernière évoquant la résurrection (bas-côté Nord juste avant le transept). Depuis la seconde partie du siècle XXe siècle cette dernière station est de plus en plus souvent représentée, les chrétiens tenant à mettre en avant et en image le premier kérygme prononcé par saint Pierre le jour de la Pentecôte : « Hommes d’Israël, écoutez les paroles que voici. Il s’agit de Jésus le Nazaréen, homme que Dieu a accrédité auprès de vous en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes. Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir » Actes 2, 22-24.

Vitrail Hubert de Sainte Marie Cathédrale Saint Etienne à Saint-Brieuc

Hubert de Sainte-Marie (1923-1991) est un maître-verrier dont l’atelier était installé à Quintin (Côtes-d’Armor). Il a réalisé dans la cathédrale les six vitraux des chapelles qui ouvrent sur le déambulatoire à l’exception de 4 baies XIXe siècle qui se trouvent dans la chapelle axiale et de la baie d’axe réalisée par les maitres verriers de son atelier quelques années après son décès.

Son style très reconnaissable, allie simplicité des formes et une palette de couleur chatoyante qui lui ont valu de nombreuses commandes en Bretagne, mais aussi dans d’autres départements de France et même à l’étranger. Il travaillait le verre dans un style classique, peinture sur verres plats colorés ou peints, découpés et assemblés par une résille de plomb.

Espace de célébration XX cathédrale Saint Etienne à Saint-Brieuc

Le mobilier et le plancher du chœur tel que vous le voyez aujourd’hui a été réalisé en 2008.

Le frère Pierre Le Doré et l’abbé Bernard Le Gall animent alors la commission d’art sacré du diocèse (CDAS). ils dessinent le nouveau chœur pour la célébration contemporaine.

L’autel de célébration de la cathédrale provient de la chapelle du Carmel, devenu villa Carmélie. Quand les Carmélites ont quitté le diocèse, elles ont avant de partir donné l’autel de leur chapelle au diocèse qui a fait le choix de le placer au centre du nouveau sanctuaire de la cathédrale de Saint-Brieuc. Tout le projet : Ambon (pupitre de la parole) sobre en bois clair, croix contemporaine, et réutilisation de la cathèdre XIX siècle, simplement rehaussée et retapissée, s’est ensuite organisé autour de cette « pièce » maitresse, puisque l’autel est symbole du Christ pour les catholiques.

Enfeu du baptistère par Isabelle Blanchard 2020, Cathédrale Saint Etienne à SAINT-BRIEUC

Placée dans l’enfeu qui se trouve sous le vitrail du transept Sud l’on peut voir une nouvelle évocation de la Trinité réalisé par l’artiste plérinaise Isabelle Blanchard. Celle-ci a été mise juste derrière la cuve baptismale, en lien avec elle.

La cathédrale propose au regard des visiteurs quatre représentations de la Trinité. Toutes différentes, elles témoignent de l’évolution de l’art. En partant de deux représentations figuratives et en passant par une forme d’abstraction au XXe siècle, l’on en arrive au XXIe siècle à une représentation totalement symbolique dans laquelle aucune des trois personnes divines ne se trouve figurée.

  • La plus ancienne date du XVIIIe siècle
  • et se trouve évoqué dans le retable baroque d’Yves Corlay, qui nous montre dans superposés dans l’axe verticale le visage du Père qui envoi l’Esprit Saint juste sous lui et plus bas le Fils de Dieu est représenté dans son élévation sur une toile dans son élévation vers son Père.
  • La seconde date du XIXe siècle
  • et se trouve dans le grand vitrail du transept Sud juste au-dessus de la procession des prélats
  • La troisième date des années 1980
  • et se trouve au sommet du vitrail contemporain de la chapelle axiale
  • La quatrième est donc celle réalisée en 2019
  • à la suite de la grande période de restauration du début du XXIe siècle. Au sommet la gloire de Dieu le Père est composé de cinq rayons qui viennent illuminer l’homme à travers tous ses sens. Sur ces rayons se détache la colombe de l’Esprit Saint qui plane au-dessus d’une boite, un sacraire, qui renferme l’ampoule du saint-chrême. Le mot de saint chrême vient du mot Christ, à qui sont consacrés et rendus plus semblables ceux qui reçoivent son onction. Placé devant le baptistère cette œuvre rappelle à tous, que le chrétien est baptisé dans la Trinité, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Enfin cette œuvre a été placé dans un enfeu c’est-à-dire dans une cavité qui accueille habituellement une sépulture car le baptême nous fait plonger dans la mort et la résurrection du Christ.

« Pour avoir part à la vie du Christ ressuscité, il faut que les croyants entrent, par le baptême, dans le mystère pascal : « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la Gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle » (Rm 6, 4). Toutes les petites morts ou épreuves quotidiennes, qui préparent notre mort, doivent être unies au sacrifice du Christ pour devenir rédemptrices : ainsi sommes-nous plongés dans sa mort. Déjà cependant, sa vie nous anime : baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit (Mt 28, 19), nous sommes « plongés » dans la vie trinitaire, abreuvés de l’Esprit Saint (1 Co 12, 13), en attendant d’être immergés dans la Gloire. » https://liturgie.catholique.fr/lexique/bapteme/ C’est bien tout cela que veut exprimer la Trinité représentée par Isabelle Blanchard

Tabernacle par Patrick CHUPIN représentant un chrisme, Cathédrale Saint-Etienne à SAINT BRIEUC

« Noble simplicité » telles sont les exigences selon le Concile Vatican II pour le rite et les objets touchants au culte divin. Le tabernacle et la croix se veulent à la fois présents et discrets à l’image de l’autel dans une chapelle axiale au décor polychrome très présent.

La porte du tabernacle est marquée d’un Chrisme qui est un des monogrammes du Christ. C’est un symbole chrétien formé par les deux majuscules grecques que sont le X (Chi) et le P (rhô), ces deux lettres sont les premières du mot Χριστός (Khistos) qui signifie Christ. Il est inscrit dans un cercle, image d’unité et de perfection divine. Du centre du cercle des rayons se diffusent dans toutes les directions indiquant que cette nourriture est pour le plus grand nombre.

La croix proposée ici est une croix glorieuse sans l’effigie de Jésus. Elle nous invite à reconnaître dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ, la grandeur et la gloire de Dieu

Ces deux créations, nouvellement installées dans la cathédrale en 2020 à la fin de la grande campagne de restauration du chœur, du transept et de la nef dirigée par la DRAC de Bretagne et financé par l’État, sont l’œuvre de l’artiste costarmoricain Patrick Chupin.